Spondylarthrite ankylosante
La spondylarthrite ankylosante est une maladie rhumatismale dégénérative, inflammatoire et chronique responsable de douleurs, de déformations rachidiennes et de raideurs perturbant la qualité de vie. Evoluant par poussées, sa prise en charge passe, entre autre, par la réalisation d’exercices d’entretiens.
Exercices pour spondylarthrite ankylosante
Pourquoi ça marche?
La spondylarthrite ankylosante (SPA) est fait partie des maladies rhumatismales les plus courantes (environ 5% des lombalgies chroniques sont dues à une SPA). Elle touche majoritairement les hommes, entre 20 et 30 ans, évolue par des période de poussées inflammatoires et présente des signes cliniques particuliers facilitant son diagnostic.
Bien qu’elle possède une origine auto-immune, les mécanismes de cette maladie ne sont pas encore intégralement compris et des recherches se poursuivent pour mieux définir ses processus déclencheurs et ses impacts sur l’organisme (pathogénèse) pour cibler de nouveaux traitements.
La SPA est une maladie inflammatoire s’attaquant à différents systèmes de l’organisme et principalement aux articulations de la colonne vertébrale et du bassin. Elle entraine une ossification progressive des articulations sacro-iliaques et intervertébrales lombaires qui remonte progressivement vers la région dorsale puis cervicale (voire même au niveau de la cage thoracique) en créant des protubérances osseuses. Suite à ces fusions articulaires, les zones perdent progressivement de la mobilité et voient leurs amplitudes de mouvements diminuer. On parle alors d’ankylose.
Ces transformations sont responsables de modification posturales liées à l’adoption de postures antalgiques (diminution des courbures lombaires et cervicales et développement d’une hypercyphose) génératrices de fatigue, de troubles de l’apparence physique, de pertes de souplesse et parfois même de complications cardio-respiratoires.
Symptômes de la spondylarthrite ankylosante
La spondylarthrite ankylosante étant une maladie à composante inflammatoire, elle peut déclencher des symptômes articulaires et extra-articulaires (digestifs, cutanés, oculaires…). Parmi-eux, on retrouve:
- Des douleurs lombaires chroniques et des raideurs rachidiennes
- L’alternance de douleurs fessières ou sacro-iliaques (et parfois même des sacro-iléites).
- Des réveils nocturnes douloureux, non déclenchés par des mouvements, surtout en seconde partie de la nuit (souvent entre 3 et 5h du matin).
- Des douleurs matinales appelées « dérouillage matinal » d’une durée >30 minutes.
- Des inflammations des insertions tendineuses, appelées « enthésites » touchant préférentiellement le tendon d’Achille, le fascia plantaire (causant alors une fasciite plantaire) ou au niveau intercostal (on parle alors d’enthésite intercostale).
- Des atteintes oculaires (oeil rouge et douloureux associé à une vision floue et une difficulté à supporter la lumière) appelée uvéite.
- Des inflammations des muqueuses intestinales causant des troubles intestinaux chroniques (chez 70% des patients). 10% des malades atteints de SPA déclenchent une maladie intestinale inflammatoire chronique (MICI)…
- Des atteintes cutanées avec l’apparition de psoriasis (plaques sèches et irritantes formées par une accumulation de cellules mortes de la peau).
- Une fragilité osseuse liée à une ostéopénie ou une ostéoporose. Celle ci peut se développer avec le temps.
Ces troubles peuvent généralement s’aggraver avec le temps en l’absence de traitement.
Quels examens réaliser pour poser le diagnostic?
En cas de suspicion de spondylarthrite ankylosante, votre médecin vous prescrira des examens complémentaires. Parmi mieux, on retrouve les radiographies (qui permettent de montrer les changements anatomiques des articulation liées aux inflammations antérieures), des IRM (servant à améliorer le diagnostic si les radio sont normales et que la suspicion de SPA persiste) ou des examens sanguins (pour rechercher une élévation des marqueurs de l’inflammation, VS et CRP – ou de la protéine HlA-b27).
Qu’est-ce que le HlA-b27
La HlA-b27 est une protéine antigénique se trouvant parfois sur les surfaces des cellules immunitaires. Elle permet d’indiquer au corps quelles sont ses propres cellules pour qu’il puisse les distinguer des cellules étrangères. L’association entre HlA-b27 et la spondylarthrite ankylosante est bien réelle. On estime que 90% des malades atteints présentent cet antigène mais que seulement 5% des personnes HlA-b27 positives développent la maladie (5 à 15<% de la population générale en est porteuse). Ce marqueur particulier permet donc d’étayer le diagnostic mais n’a pas de rôle de dépistage général pour une douleur de dos. La façon dont HlA-b27 déclenche la spondylarthrite ankylosante est encore mal connue bien que de nombreuses hypothèses soient proposées (théorie des peptides arithrogènes, etc.).
Principales causes de spondylarthrite ankylosante
La spondylarthrite ankylosante repose sur une origine complexe et propablement mutifactorielle. Pendant longtemps, les chercheurs ont estimé que sa cause était uniquement génétique. On la considérait d’ailleurs parfois comme une maladie héréditaire. On sait cependant que son apparition n’est pas nécessairement liée à la présence de l’antigène HlA-b27 car d’autres gènes peuvent aussi la déclencher.
Au delà de la génétique, divers facteurs semblent impliqués. On lui suspecte aujourd’hui une origine intestinale (et plus précisément liée au microbiote). Ses mécanismes de développement précis font encore l’objet de nombreuse recherches...
Quoi faire en cas de spondylarthrite ankylosante
Ces conseils sont adaptés pour les spondylarthrite ankylosantes et ne remplacent jamais un traitement médical. N’hésitez pas à les suivre pour en ressentir les bienfaits.
- Limitez les mauvaises postures trop longtemps maintenues. Notamment la position assise sédentaire ou debout prolongée.
- Consultez un podologue pour mettre en place des semelles orthopédiques si nécessaire.
- Marchez et bougez hors des périodes de poussées. L’activité physique est bénéfique pour renforcer les muscles du dos et aider à conserver une bonne souplesse. Choisissez le sport qui vous plait et qui vous convient.
- Régulez votre alimentation. Le surpoids joue un rôle important dans les douleurs de dos et peut contribuer à l’apparition des symptômes de la spondylarthrite ankylosante. Certains aliments jouent aussi un rôle anti-inflammatoire et pourraient ainsi réduire ces inflammations chroniques :
- Fruits,
- Légumes,
- Poissons: maquereau, saumon, sardine, dorade et thon frais,
- Fruits de mer,
- Huile d’olive extra vierge ou huile de colza extraite à froid
- Oléagineux: Noix, amandes, noisettes, pignons, pistaches,
- Epices: ail, curcuma, gingembre, thym, romarin, origan, muscade, estragon, basilic, menthe, oignon
- Arrêtez de fumer. Le tabac est un facteur de risque contribuant à l’apparition de la spondylarthrite ankylosante chez les individus génétiquement prédisposés. En effet, le tabagisme a des actions pro-inflammatoires et pro-oxydantes néfastes.
- Pratiquez de la relaxation pour diminuer votre état de stress. En effet, le stress est connu pour exacerber les symptômes douloureux.
La prise en charge de la spondylarthrite ankylosante est basée sur plusieurs outils thérapeutiques définis par le médecin. Les médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, inhibiteurs du facteur de nécrose tumoral – TNF, etc.) lors des phases de poussées et la kinésithérapie et l’ostéopathie en traitement de fond afin d’étirer et de renforcer les muscles centraux, ce qui peut entraîner une correction de la posture et un soulagement des symptômes et dans le but d’améliorer la souplesse articulaire et, par la même, les capacités fonctionnelles pour lutter contre l’ankylose.
Comment fonctionnent ces exercices
Ce programme d’exercice est basé sur 3 principes :
- Des mobilisations pour améliorer la mobilité du dos et du bassin afin de limiter l’ankylose et soulager les douleurs.
- Des étirements pour « assouplir » les muscles du dos qui peuvent contribuer au maintien des douleurs liées à la spondylarthrite ankylosante.
- Des exercices pour renforcer les muscles du bas du dos.
Avant de débuter…
Pratiquez-les quotidiennement en dehors des périodes de poussées inflammatoires sur une durée de 1 à 3 mois selon votre douleur.
Pour adapter le protocole ou pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter votre praticien de santé. Ecoutez-vous, ne forcez pas et en cas de douleurs stoppez les exercices pour demander conseil à votre ostéopathe.
Les exercices ci-dessous sont réalisables par tous, à l’exception des personnes ayant des douleurs pouvant s’aggraver ou de contre-indications médicales.
Les conseils et exercices figurant sur ce site sont donnés à titre d’information et ne sauraient en aucun cas remplacer une consultation auprès d’un praticien qualifié.
On s’y met – Exercices pour spondylarthrite ankylosante
On étire ses psoas
- En position de fente avec environ 70cm entre les pieds.
- Poser le genou arrière à terre et incliner le corps vers l’avant jusqu’à sentir un étirement dans le pli de l’aine en tirant avec vos mains sur le genou avant.
- Une fois la position maximale obtenue, tourner lentement les épaules et le bassin du côté de la jambe avant.
- Maintenir la position pendant 5 respirations. Veiller à garder le dos bien droit pendant l’exercice.
Consignes :
Durée : 5 respirations par côté (inspiration + expiration), relâchement : 20s, répétitions : 3.
Bienfaits :
Cet exercice permet d’étirer le muscle ilio-psoas responsable de limitations de la mobilité du dos et du bassin s’il est contracturé.
Variante :
Debout, faire une fente avant et suivre le même protocole.
On fléchit le dos
- Allongé sur le dos, fléchir les genoux et les rapprocher le plus possible du thorax.
- Maintenir la position pendant 45 secondes.
- Allongé sur le dos, fléchir les genoux et les rapprocher le plus possible du thorax.
Consignes :
2 à 3 répétitions.
Bienfaits :
Cet exercice relâche les tensions des muscles lombaires et assouplit le dos pour lutter contre l’ankylose due à la spondylarthrite ankylosante.
Variante :
Réaliser des mouvements dynamiques en rapprochant les genoux de plus en plus du thorax à chaque expiration.
On balance les genoux
- Allongé sur le dos, fléchir légèrement les genoux et poser les pieds à plat.
- Durant l’expiration, abaisser progressivement les jambes d’un côté du corps et tourner la tête de l’autre coté.
- Revenir à la position initiale à l’inspiration.
- Recommencer de l’autre côté.
Consignes :
A réaliser sur 5 cycles respiratoires. La mise en position ne doit pas être douloureuse.
Bienfaits :
Cet exercice mobilise les articulations des lombaires en rotation pour faciliter leurs mouvements et calmer les douleurs dues à la spondylarthrite ankylosante.
Variante :
Allonger la jambe du dessous. Si vous manquez de souplesse, aider la rotation des jambes grâce à l’avant-bras ou la main.
On étire les fessiers
- Allongé sur le dos, plier un genou en posant le pied au sol.
- Placer ensuite la cheville de l’autre pied sur le genou puis attraper la cuisse avec les deux mains.
- Tout en gardant la tête au sol, amener la cuisse vers soi jusqu’à ressentir un étirement dans la fesse.
- Garder les deux jambes perpendiculaires l’une à l’autre.
Consignes :
Durée : 5 respirations par côté, relâchement : 20s, répétitions : 2 à 3.
Bienfaits :
Cet exercice permet de relâcher les tensions de muscles pouvant déséquilibrer le bassin et intervenir dans les douleurs de sacro-iliaques dues à la spondylarthrite ankylosante.
Variante :
Augmenter la mise en tension en poussant le genou de la jambe étirée avec le coude.
On mobilise ses sacro-iliaques
- Allongé sur le dos, fléchir la hanche gauche et le genou gauche à 90°.
- A l’aide des mains, faire pression sur le genou dans l’axe du fémur (l’os de la cuisse), comme pour pousser vers le sol.
- Faire tourner l’articulation de la hanche (coxo-fémorale) en réalisant des mouvements circulaires avec la jambe de plus en plus large sans pour autant décoller le dos du sol.
- Recommencer de l’autre côté
Consignes :
Effectuer 10 répétitions dans chaque sens.
Bienfaits :
Cet exercice mobilise l’articulation coxo-fémorale et les articulations sacro-iliaques pour soulager les douleurs de la spondylarthrite ankylosante et lutter contre l’ankylose.
Variante :
Cet exercice vise aussi à tester la présence d’une souffrance des articulations sacro-iliaques. Si une douleur apparait au bas du dos à ce niveau, le test est positif et la sacro-iliaque est potentiellement atteinte (voir exercices pour douleurs sacro-iliaques).
On lève les fesses
- Allongé sur le dos avec les genoux fléchis et les pieds au sol.
- A l’expiration, lever progressivement les fesses vers le plafond.
- Maintenir la position haute pendant 5 secondes, puis, redescendre en inspirant.
Répétitions :
5 répétitions
Bienfaits :
Renforce les muscles des fesses et du dos pour lutter contre l’ankylose et prévenir les « mauvaises postures » de la spondylarthrite ankylosante.On travaille son extension
- Allongé sur le ventre, front au sol (ou sur le lit) avec la tête dans le prolongement du dos.
- Poser les mains à plat sur le sol au niveau de la tête.
- Se redresser progressivement en poussant sur les mains jusqu’à ce que les bras soient semi-fléchis ou tendus. Ressentir l’extension lombaire tout en veillant à ne pas décoller le bassin.
- Puis redescendre à la position initiale et recommencer.
Consignes :
Entre 10 et 15 répétitions.
Bienfaits :
Cet exercice améliore la souplesse lombaire pour soulager les troubles musculo-squelettiques liés à un la spondylarthrite ankylosante et limiter l’ankylose.
Variante :
Une fois en position d’extension lombaire maximale, maintenir 30 secondes en respirant profondément (gonfler l’abdomen à l’inspiration et le dégonfler à l’expiration).
On renforce son dos
- Allongé sur le ventre, décoller la tête et les jambes du sol de quelques centimètres.
- Conserver les bras le long du corps (position 1 sur l’illustration).
- Maintenir la position entre 30 secondes et une minute.
- Revenir à la position initiale en expirant.
Consignes :
3 à 5 séries.
Bienfaits :
Cet étirement renforce les muscles extenseurs du dos pour lutter contre l’ankylose du dos due à la spondylarthrite ankylosante.
Variante :
Si l’exercice est trop facile, étendre les bras sur le coté (position 2) pour rajouter de la difficulté ou bien les tendre devant soi (position 3).
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